Coucou tout le monde! Voici un texte que j'ai écrit cette année et en toute modestie, je suis bien contente du résultat!
Il
faisait un soleil éblouissant qui me faisait sentir la tête lourde. Le parfum
des fleurs du jardin de ma meilleure amie et voisine était têtu et puisque nos
cours arrières n’étaient séparées par quoi que ce soit, ses fleurs étaient
comme les miennes, mes arbres comme les siens et l’herbe était à nous deux.
J’avais sept ans, elle en avait six et nous étions inséparables. Nous avions
passé tout l’avant-midi à jouer dans notre immense cour, en riant et en nous
taquinant. Puis, il nous avait fallu rentrer pour aller dîner chacune de notre côté, coquettes sœurs oscillant entre la proximité et la distance. Devant mon
assiette de spaghettis, je sentais que quelque chose clochait. Un ruban me
pressait le cœur, un vrai garrot qui coupe le sang et me faisait me sentir la
tête lourde, lourde! Que me cachaient donc mes parents? Après le dîner, ma mère
me demanda de l’accompagner pour faire quelques achats avec elle. Elle savait
que choisir les aliments avec soin m’amusait beaucoup. J’oubliais mes
inquiétudes, et partis avec elle. Mais cela dura des heures! Plus le temps
passait, plus je sentais le ruban resserrer mon cœur, recommencer son lancinant
travail. Sur le chemin du retour, je
voulus demander à ma mère ce qui se passait, mais les mots se bousculaient dans
ma tête et refusaient de sortir. Dès que je mis le pied hors de la voiture, je
couru vers la cour, d’où émanait les pleurs de mon amie. L’asphalte me brûlant
les pieds à travers mes petites sandales blanches et je courrais plus vite. Me
précipitant vers elle pour la consoler, je me sentis brusquement arrêtée par
une chose énorme, noire, froide et qui semblait infranchissable. J’eue beau en
parcourir toute la longueur, palper sa surface, chercher une porte, il n’y
avait pas d’issue. J’étais seule, isolée de mon côté par cette chose que mes
parents appelaient une clôture. J’éclatai en sanglots. C’était donc cela que
j’avais sentie pendant le dîner: nos parents avaient pris cette décision en
nous la cachant, car ils savaient que notre univers en serait détruit. Ils avaient
fait clôturer la cour… N’en pouvant plus, je fis le tour de la maison et
arrivai de l’autre côté. L’herbe était fraîche et douce sous mes pieds, et je
trouvai ma copine assise sous son petit pommier. Je m’assis à ses côtés et nous
restâmes en silence un long moment, regardant le soleil décliner. Je rentrai chez moi. L’herbe était
la même que chez elle, nous n’étions qu’à quelques pas l’une de l’autre, mais
l’univers s’était comme rétréci d’un seul coup.
Rédigé par Ruby Swan,
-tous droits réservés-